Lorgues

Capucins à l'Ermitage de Saint Ferréol

 ( Extraits de "Lorgues , le Temps Retrouvé". Alain Marcel, Ed. Equinoxe 2017 :
1852. Des Capucins à Saint-Ferréol.

 " Lorgues avait autrefois possédé un couvent de Capucins. Il était situé sur le Cours et fut supprimé à la Révolution. Le souvenir de ces religieux survivait-il encore dans la population ? Cela paraît être le cas et, lorsque des capucins vinrent en ville à l’occasion de missions qu’ils prêchèrent en 1840 et 1844, nombreux furent celles et ceux qui leur firent part de leur désir de les voir revenir s’installer à Lorgues. Mais la ville n’intéressait plus les supérieurs de la branche française de l’ordre qui allaient ouvrir une maison à Hyères.

 

C’était sans compter sur l’obstination de certains paroissiens et en particulier sur celle d’un prêtre originaire de Lorgues, l’abbé Sigaloux. Ce dernier, qui avait brièvement appartenu à cette famille franciscaine et avait du la quitter pour raison de santé, y était resté très attaché. Les Capucins de la province de France ne voulant pas venir il décida de s’adresser ailleurs. Cela se passait en 1851. Comme il avait connu, étant novice, des religieux de la province de Gênes, il entreprit d’aller les voir et obtint finalement gain de cause. Rome acceptait la venue de Capucins génois à Lorgues.

Les supérieurs de France tentèrent de s’y opposer et afin de retarder cette fondation et faire patienter les lorguais, ils envoyèrent deux pères pour y prêcher le jubilé en décembre 1851 .../...

Capucins de Gênes

Finalement cinq pères génois arrivèrent le 18 juillet 1852. Leur venue donna lieu à une procession à laquelle participaient toute la population et les autorités municipales. Cette réception fut relatée dans plusieurs journaux dont l’Union du Var et l’Ami de la Religion. Les religieux furent installés dans l’ermitage de Saint-Ferréol. Il fut décidé d’y construire un vrai couvent en ajoutant une aile derrière la chapelle. Ce projet avait été rendu possible par une souscription publique qui avait rapporté près de 10 000 francs. Blaise Auran, le fondateur de l’école Saint-Louis de Gonzague donna deux mille francs.

La municipalité, elle, donna son accord pour que les Capucins édifient leur couvent « sans cependant que ce consentement puisse jamais être considéré comme une aliénation de propriété et sous la condition que toutes les constructions actuellement existantes et toutes celles qui pourront être élevées dans l'avenir appartiendront en toute propriété à la commune dans le cas où, pour quelque cause que ce soit, elles cesseraient d'être occupées par les pères capucins ». L’expérience Servites avait rendu les édiles prévoyants.

Mais les travaux tardèrent à être exécutés car les Capucins et certains lorguais auraient préféré utiliser cet argent pour construire un couvent en ville. Finalement en septembre 1853, le conseil municipal décida que les Capucins resteraient à Saint-Ferréol. L’agrandissement de l’ermitage pouvait commencer, la première pierre fut posée avec solennité, le 29 novembre.Cette installation ne fut apparemment pas du goût des génois qui rapidement, les uns après les autres, désertèrent Saint-Ferréol et rentrèrent chez eux, si bien que vers la fin de 1854, l’ermitage était presque vide.

 

 Fermer